Entretien avec Francis Vladimir

D'où venez-vous ?
Je suis natif du Roussillon, d'un département, les Pyrénées-Orientales, béni des dieux. La mer et le mont Canigou ont bercé mon enfance et mon adolescence. Je ne sais plus très bien ce que signifie que de croire. Il suffit d'être soi en humanité.

Pourquoi écrivez-vous ? Que cherchez-vous ?

J'aurais aimé être musicien. Composer, diriger. J'adore la gestuelle d'orchestre, feutrée et volcanique à la fois, J'aurais aimé être danseur aussi. Et j'ai dansé. Pourtant jeune déjà je me voyais en train d'écrire. Lorsque c'est arrivé, je n'ai pas été surpris.

Je ne cherche rien de précis, au plus une place consciente dans ce monde et dire le monde, à ma façon.

Pourquoi avez-vous choisi ce genre Littéraire ?

Je suis multi-genre. C'est donc que je cherche au-delà d'un moule Ma plume part dans plusieurs directions à la fois puis, petit à petit, en resserrant, en traquant les mots, m'apparaît un imaginaire qui m'étonne moi-même. Je suis mon premier lecteur et mon premier détracteur.

Quel message voulez-vous faire passer, que voulez-vous transmettre ?

Dans un monde où le fracas, le chaos sont quotidiens, la littérature permet de souffler, d'obtenir un répit, de reprendre sa respiration, d'atteindre à son propre souffle, au silence intérieur. Il en est ainsi des autres arts  ou de toute pratique à laquelle on s'adonne. Pour entendre et faire avec l'autre, en alter ego, en dignité. Le seul message que je voudrais faire passer : Lisez. Et écrivez si le cœur vous en dit.

Êtes-vous heureux d'écrire ou est-ce un fardeau ?

Je suis heureux dans l'écriture. Je dialogue avec la page et quelques fois les mots me sautent dessus, ils me surprennent et me chahutent. C'est qu'écrire est de l'ordre de la surprise et quand le texte est terminé je suis heureux de le donner aux autres. Attention cela ne veut pas dire que la douleur soit absente. Elle est, chez moi, d'un ordre pudique et secret, en sous-texte. Alors que ma joie est d'un ordre ludique et flamboyant, en sur-texte.

Francis Vladimir, le 26 novembre 2023